Les croyances

Qu’est ce qu’une croyance?

Les croyances sont les interprétations personnelles de vécus, d’évènements passés, façonnées par notre tentative de leur donner un sens. Elles sont notre version des faits, la représentation de ce que nous pensons être la vérité quant à ces événements.

Imprimées en nous, surtout lorsqu’elles sont accompagnées d’une forte charge émotionnelle, ces croyances vont colorer nos expériences futures et influencer nos résultats à venir
. Les mêmes pensées conduisent inévitablement aux mêmes résultats, soulignant ainsi le pouvoir profonde de nos croyances sur la réalité que nous créons.

Naissance des croyances

Les croyances limitantes se forment souvent à partir d’une combinaison complexe d’expériences et d’impressions tout au long de la vie. Les empreintes de la vie intra-utérine, de la naissance et de l’enfance peuvent jouer un rôle significatif dans la création de ces croyances. Voici quelques mécanismes possibles expliquant comment elles naissent :

  1. Empreintes de la vie intra-utérine : Les conditions de la conception, le désir ou non-désir de grossesse, les préférences de sexe, et d’autres aspects de la vie intra-utérine peuvent influencer la perception de soi dès le début de la vie.
  2. Empreintes de la naissance : Les circonstances entourant la naissance, comme les complications, la prématurité, les interventions médicales, peuvent créer des perceptions de vulnérabilité, de difficulté ou même de rejet.
  3. Empreintes de l’enfance : Les expériences traumatiques, telles que la maltraitance, les abus, le deuil, la jalousie, peuvent générer des sentiments de douleur, de peur, d’humiliation, qui peuvent influencer profondément la construction des croyances sur soi-même et sur le monde.
  4. Injonctions familiales et loyautés filiales : Les attentes familiales, les pressions sociales et les loyautés envers la famille peuvent conduire à l’adoption de croyances qui ne correspondent pas nécessairement à la réalité individuelle.

Les sentiments de rejet, d’abandon, d’injustice, d’humiliation, de trahison, ainsi que les peurs, peuvent contribuer à la formation de croyances limitantes telles que le manque de valeur personnelle, l’inacceptabilité, ou l’incapacité à occuper une place légitime dans le monde.

Ces croyances limitantes, souvent inconscientes, peuvent entraîner des schémas de pensée négatifs, des comportements d’auto-sabotage, des difficultés relationnelles et d’autres conséquences qui affectent la qualité de vie d’une personne à l’âge adulte. La prise de conscience de ces croyances et la libération des émotions qui sont associées peuvent être des étapes essentielles pour libérer le potentiel individuel et favoriser un bien-être durable.

Les stratégies

Les croyances limitantes peuvent influencer la mise en place de diverses stratégies de survie et de stratégies de punition. Ces stratégies visent souvent à faire face aux émotions difficiles associées aux croyances limitantes. Voici comment cela peut se manifester :

  1. Stratégies de survie :
    • Perfectionnisme : La croyance « je dois être parfait » peut conduire à des stratégies visant à atteindre des normes irréalistes pour éviter le rejet ou la dévalorisation.
    • Fortitude : La croyance « je dois être fort » peut amener à masquer les vulnérabilités, rendant difficile l’expression des besoins émotionnels.
    • Conformisme et contrôle : La croyance « je dois me conformer » ou « je dois tout contrôler » peut générer des comportements visant à éviter l’imprévu et à maintenir un sentiment de sécurité.
  2. Stratégies de punition :
    • Auto-dépréciation : La croyance « je ne mérite pas de vivre » peut conduire à des comportements autodestructeurs ou à l’auto-sabotage.
    • Refus de prendre sa place : La croyance « je n’ai pas le droit de prendre ma place » peut entraîner une tendance à rester en retrait et à ne pas s’affirmer.
  3. Stratégies pour éviter de souffrir :
    • Protection et évitement : La croyance « je dois éviter de souffrir » peut entraîner des comportements d’évitement des situations potentiellement difficiles, limitant ainsi les opportunités de croissance personnelle.
  4. Comportements limitants :
    • Colère fréquente : Une stratégie de survie basée sur le contrôle peut se manifester par des réactions colériques envers soi-même ou les autres.
    • Travail excessif : Le perfectionnisme peut conduire à des comportements de sur-travail, avec des attentes démesurées envers soi-même.
    • Cycle d’échecs : Les croyances limitantes peuvent créer des schémas de pensée qui favorisent l’auto-sabotage, conduisant à des expériences répétées d’échec.

La prise de conscience de ces stratégies et de leurs origines dans les croyances limitantes est un premier pas crucial vers la transformation personnelle.

Malgré la dévalorisation, le manque d’amour de soi et la culpabilité qui découlent de nos croyances, nous restons convaincus de la véracité de nos interprétations, et nous passons notre temps à nous re-confirmer les croyances dont nous avons oublié l’origine. Elles vont ainsi se répéter, se reconfirmer et se renforcer en permanence tout au long de la vie avec une intensité croissante, d’autant qu’elles peuvent apporter des bénéfices secondaires, comme la non prise de responsabilité..

Le processus thérapeutique

Le processus thérapeutique vise donc à explorer et transformer les croyances limitantes en remontant à leurs sources. Voici comment ce travail thérapeutique se déroule :

  1. Accéder aux mémoires anciennes et explorer les expériences passées à l’origine des croyances limitantes, dans un environnement sûr et sécurisé, afin de favoriser la libération émotionnelle.
  2. Libération des émotions liées à ces empreintes et associées aux croyances limitantes.
  3. Transformation par la compréhension : Comprendre ces expériences passées à la lumière de la perspective adulte permet au client de reconnaître que les croyances formées dans des circonstances spécifiques ne définissent pas sa valeur actuelle ni sa réalité.
  4. Nouvelles interprétations et compréhensions : Nouvelles interprétations des événements passés, souvent en mettant l’accent sur la résilience, la croissance personnelle, et la possibilité de changer les schémas de pensée.
  5. Nouveau récit et vécu : En intégrant ces nouvelles interprétations, le patient peut construire un nouveau récit de sa vie, basé sur une compréhension plus positive et adaptative. Cela se traduit souvent par des changements dans la façon dont il perçoit lui-même, les autres, et le monde qui l’entoure.